• CONNAITRE FRANCK MESSEGUE



     

    Franck Mességué, «  dauphin » de Jacques Mayol, dénonce l’incohérence et les insuffisances de la lutte contre le sida



    Selon ce recordman du monde de plongée en apnée, la maladie prolifère en raison de la politique de santé publique qui est menée, trop focalisée sur l’usage du préservatif et pas assez sur la nécessité du dépistage. Partant du constat alarmant que « TOUT SIDEEN  FUT, TROP SOUVENT, UN SEROPOSITIF QUI S’IGNORAIT », il considère que la politique attentiste des gouvernements français relève de la non-assistance à personnes en danger.

     

    Tout le monde a vu " Le Grand Bleu " de Luc Besson, inspiré de l’histoire vraie d’Enzo Maiorca, « Roberto, mio palmo », et de Jacques Mayol, « le petit Français ». 

     

    Enzo Maiorca a établi plusieurs records du monde de plongée en apnée, notamment en poids constant en mer, c’est-à-dire qu’il est descendu et remonté uniquement à la palme, sans s’aider du câble. En 1978, il est ainsi descendu à 52 mètres. En 1981, Jacques Mayol l’a battu, en descendant à 61 mètres.

     

    Huit ans après, en 1989, Franck Mességué, fils du phytothérapeute bien connu Maurice Mességué, est descendu, quant à lui, à 62 mètres.

     

    Lorsqu’on est capable d’un tel exploit sportif, on est forcément en harmonie avec l’océan, la planète, et…l’humanité :

    « J’étais un sacré dragueur ! En pleine " évolution sensuelle " dans les années 70, j’aimais les femmes, et elles me le rendaient bien. C’est justement pour cette raison que j’ai commencé, dès qu’est apparu le sida,  à m’en protéger, et à m’inquiéter de la politique de santé publique à propos de cette maladie, car, même en prenant certaines précautions, j’avais attrapé pas moins d’une blennorragie chaque année, ce qui est évidemment peu de chose par rapport à une contamination par le VIH que je risquais dorénavant de contracter. 

    C’est donc à partir de ce moment-là que j’ai commencé à militer, tout en faisant désormais très attention, en faveur du dépistage. Mais, précision fondamentale, je n’ai jamais dit qu’il faut l’imposer. Non ! Il faut simplement le proposer à chaque fois que c’est possible et nécessaire, ce que ne font généralement pas les médecins : le dépistage n’est conseillé, parce que c’est une obligation légale depuis janvier 1993, qu’aux femmes enceintes et aux futurs époux. Pourquoi ne pas GENERALISER une mesure aussi salutaire ? Si la maladie se propage, c’est parce que trop de gens sont séropositifs et ne le savent pas : « Quand une personne connaît sa séropositivité, elle modifie son comportement », a constaté  le Professeur Jean-Marie Andrieu. » 

     

    Celui que Jacques Mayol appelle " son dauphin " a commencé à attirer l’opinion publique sur cette cause qu’il défend en organisant en baie de Saint-Paul de La Réunion une tentative, réussie, de record de plongées successives en apnée représentant dix kilomètres sur 24 heures, « un record d’endurance contre un virus endurant ».  VOIR :  Le champion d' apnée - 3e article -

     

    C’était en mai 1992.

     

    Un long article de la Revue Officielle de la Fédération Française de plongée, rédigé par le Dr Sciarli,  relate cet exploit atypique.

     

    Par la suite, il a entamé des actions de plus en plus percutantes. Il a mené une grève de la faim notamment devant le Parlement Européen de Strasbourg, qui a duré 40 jours, plus 15 jours d’hospitalisation, et qui s’est poursuivie 5 jours encore à Paris. Il a marché de Clermont-Ferrand à Paris (400 kilomètres), les pieds en sang, en portant une croix de 30 kilos sur le dos. Il a fait ensuite un long sit-in de plusieurs mois devant le Ministère de la Santé.


    Ayant eu l’imprudence de dire, après deux ans et demi de militantisme acharné, qu’il allait se faire "hara-kiri" si on n’ouvrait pas officiellement un débat sur sa proposition de mesure salvatrice, il a été, sur ordre présumé du Ministre de la Santé, Douste-Blazy, arrêté et placé d’office à l’hôpital psychiatrique, une expérience traumatisante pour cet esprit sain dans un corps sain.

     

    Cette plongée en eaux troubles qui a duré 26 jours n’a toutefois pas eu raison de sa volonté de continuer à lutter pour sa cause, mais il s’est limité, depuis, à des actions moins risquées.

     

    « Ils ont su touché mon talon d’Achille, je tiens plus que tout à la Liberté d’être libre ! »


    Il faut préciser qu’il avait reçu de très nombreux soutiens, directs, qui ne pouvaient que le conforter, l’encourager dans sa démarche humanitaire. Parmi les plus connus, citons les professeurs Jean-Marie ANDRIEU et Bernard DEBRE, Alain JUPPE, Jean-Pierre FOURCADE, dont celui-ci, très explicite, de Laurent FABIUS . VOIRLes principaux soutiens de personnalités à l'action de Franck Mességué 


    « Il me paraît nécessaire, en effet, parallèlement au devoir d’information publique de la population sur les manières de prévenir la propagation du sida, de faire des médecins des pivots de la généralisation du test de dépistage. La proposition devrait être systématique. »



    Depuis, entre deux plongées, "sous-marines dorénavant", à Madagascar ou à La Réunion, il se " contente " d’écrire aux ministres successifs, aux sommités médicales, aux journalistes, à la Ligue des Droits de l’Homme, surtout au Conseil National du Sida, aux associations de lutte contre le sida, etc.

     

    Il reste convaincu que seul le dépistage systématiquement proposé pourra enrayer le développement de la maladie, ce qui est de plus en plus affirmé par les études scientifiques internationales. 

     

    Beaucoup trop de personnes encore, affirme-t-il, font analyser leur sang sans que leur médecin leur demande si elles ne veulent pas en profiter pour faire un test VIH, qui est gratuit.


    Tout ce que demande Franck Mességué se réduit à cela : que les médecins proposent d’une façon générale le test VIH à leurs patients, qui risquent d’être concernés, au moins une fois par an, à l’occasion des consultations courantes et régulières.


    Ce qui l’irrite le plus, c’est qu’on lui rétorque que cette disposition serait inutile sur le plan médical puisqu’il n’existe ni vaccin ni remède absolu, et qu’on ajoute, comme l’a fait [inconsidérément] Jean de Savigny, directeur de l’AFLS, en juin 1993 :

     

     « En l’état actuel des connaissances médicales, et en l’absence de traitement véritablement efficace, le dépistage de l’infection par le VIH ne peut être considéré de la même manière que celui d’autres pathologies infectieuses durables ».

     

     

    Le dépistage préventif permet de traiter précocement les porteurs du virus et de retarder d'autant l'évolution du mal, et amène les personnes averties de leur séropositivité à changer en conséquence leurs conduites sexuelles.

     

    L'insuffisance du dépistage est sans aucun doute responsable de dizaines de milliers de nouvelles contaminations ...

     

    D'après Ignace de Witte, Le Mémento Mars 2008

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